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EN FAMILLE.

je t’indiquerai. Va les prévenir et reviens t’asseoir près de moi. »

Quand sa commission faite, elle se fut assise, à une distance respectueuse de M. Vulfran, il lui tendit son journal : le Dundee News.

« Que dois-je lire ? demanda-t-elle en le dépliant.

— Cherche la partie commerciale. »

Elle se perdit dans les longues colonnes noires qui se succédaient indéfiniment, anxieuse, se demandant comment elle allait se tirer de ce travail nouveau pour elle, et si M. Vulfran ne s’impatienterait pas de sa lenteur, ou ne se fâcherait pas de sa maladresse.

Mais au lieu de la bousculer il la rassura, car avec sa finesse d’oreille si subtile chez les aveugles, il avait deviné son émotion au tremblement du papier :

« Ne te presse pas, nous avons le temps ; d’ailleurs tu n’as peut-être jamais lu un journal commercial.

— Il est vrai, monsieur. »

Elle continua ses recherches et tout à coup elle laissa échapper un petit cri.

« Tu as trouvé ?

— Je crois.

— Maintenant cherche la rubrique : Linen, hemp, jute, sacks, twine.

— Mais, monsieur, vous savez l’anglais, s’écria-t-elle involontairement.

— Cinq ou six mots de mon métier, et c’est tout malheureusement. »

Quand elle eut trouvé, elle commença sa traduction qui fut