« C’est très bien, dit-il, je suis content de toi. »
Elle eût voulu répondre, mais de peur que sa voix trahît son trouble de joie, elle garda le silence.
Il continua :
« Je vois qu’en attendant que ce pauvre Bendit soit guéri je pourrai me servir de toi. »
Après s’être fait rendre compte du travail accompli par les monteurs, et avoir répété à ceux-ci ses recommandations de se hâter autant qu’ils pourraient, il dit à Perrine de le conduire au bureau du directeur.
« Est-ce que je dois vous donner la main ? demanda-t-elle timidement.
— Mais certainement, mon enfant, comment me guiderais-tu sans cela ; avertis-moi aussi quand nous trouverons un obstacle sur notre chemin ; surtout ne sois pas distraite.
— Oh ! je vous assure, monsieur, que vous pouvez avoir confiance en moi !
— Tu vois bien que je l’ai cette confiance. »
Respectueusement elle lui prit la main gauche, tandis que de la droite il tâtait l’espace devant lui du bout de sa canne.
À peine sortis de l’atelier ils trouvèrent devant eux la voie du chemin de fer avec ses rails en saillie, et elle crut devoir l’en avertir.
« Pour cela c’est inutile, dit-il, j’ai le terrain de toutes mes usines dans la tête et dans les jambes, mais ce que je ne connais pas, ce sont les obstacles imprévus que nous pouvons rencontrer ; c’est ceux-là qu’il faut me signaler ou me faire éviter. »
Ce n’était pas seulement le terrain de ses usines qu’il avait