la chambrée, le maître dur, le tyran qui voulait être tout dans les usines, non seulement à Maraucourt, mais encore à Saint-Pipoy, à Bacourt, à Flexelles, partout, et à qui tous les moyens étaient bons pour étendre et maintenir son autorité, à côté, au-dessus même de celle de M. Vulfran.
« Je te demande quelle bêtise a faite M. Fabry, reprit-il, en baissant la voix.
— Je ne peux pas vous le dire puisque je ne le sais pas ; mais je peux vous répéter les observations que M. Vulfran m’a fait traduire pour les monteurs. »
Elle répéta ces observations sans en omettre un seul mot.
« C’est bien tout ?
— C’est tout.
— M. Vulfran t’a-t-il fait traduire des lettres ?
— Non, monsieur ; j’ai seulement traduit des passages du Dundee News, et en entier la Dundee trades report association.
— Tu sais que si tu ne me dis pas la vérité, toute la vérité, je l’apprendrai bien vite, et alors, ouste ! »
Un geste souligna ce dernier mot, déjà si précis, dans sa brutalité.
« Pourquoi ne dirais-je pas la vérité ?
— C’est un avertissement que je te donne.
— Je m’en souviendrai, monsieur, je vous le promets.
— Bon. Maintenant va t’asseoir sur le banc là-bas ; si M. Vulfran a besoin de toi, il se rappellera qu’il t’a dit de venir. »
Elle resta près de deux heures sur son banc, n’osant pas bouger tant que Talouel était là, n’osant même pas réfléchir, ne se reprenant que lorsqu’il sortait, mais s’inquiétant, au