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SANS FAMILLE


XIX


LISE


Quand je me réveillai j’étais dans un lit ; la flamme d’un grand feu éclairait la chambre où j’étais couché.

Je regardai autour de moi.

Je ne connaissais pas cette chambre.

Je ne connaissais pas non plus les figures qui m’entouraient : un homme en veste grise et en sabots jaunes ; trois ou quatre enfants dont une petite fille de cinq ou six ans qui fixait sur moi des yeux étonnés ; ces yeux étaient étranges, ils parlaient.

Je me soulevai.

On s’empressa autour de moi.

— Vitalis ? dis-je.

— Il demande son père, dit une jeune fille qui paraissait l’aînée des enfants.

— Ce n’est pas mon père, c’est mon maître ; où est-il ? Où est Capi ?

Vitalis eût été mon père, on eût pris sans doute des ménagements pour me parler de lui ; mais comme il n’était que mon maître, on jugea qu’il n’y avait qu’à