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SANS FAMILLE

les autres enfants les poursuivaient souvent comme on poursuit un chien perdu pour s’amuser, et aussi parce qu’un chien perdu n’a personne pour le défendre.

Ah ! je ne voulais pas être comme ces enfants ; je ne voulais pas avoir un numéro au cou, je ne voulais pas qu’on courût après moi en criant : « À l’hospice ! à l’hospice ! »

Cette pensée seule me donnait froid et me faisait claquer les dents.

Et je ne dormais pas.

Et Barberin allait rentrer.

Heureusement il ne revint pas aussitôt qu’il avait dit et le sommeil arriva pour moi avant lui.