vous promets que la vache que je vous choisirai n’aura pas une queue postiche.
— Ni des cornes fausses ? dit Mattia.
— Ni des cornes fausses.
— Ni la mamelle soufflée ?
— Ce sera une belle et bonne vache ; mais pour acheter il faut être en état de payer ?
Sans répondre, je dénouai un mouchoir dans lequel était enfermé notre trésor.
— C’est parfait, venez me prendre demain matin à sept heures.
— Et combien vous devrons-nous, monsieur le vétérinaire ?
— Rien du tout ; est-ce que je veux prendre de l’argent à de bons enfants comme vous !
Je ne savais comment remercier ce brave homme, mais Mattia eut une idée.
— Monsieur, est-ce que vous aimez la musique ? demanda-t-il.
— Beaucoup, mon garçon.
— Et vous vous couchez de bonne heure ?
Cela était assez incohérent, cependant le vétérinaire voulut bien répondre :
— Quand neuf heures sonnent.
— Merci, monsieur, à demain matin sept heures.
J’avais compris l’idée de Mattia.
— Tu veux donner un concert au vétérinaire ? dis-je.
— Justement : une sérénade quand il va se coucher ; ça se fait pour ceux qu’on aime.
— Tu as eu là une bonne idée, rentrons à l’auberge