cations que notre esprit ne nous donnait pas.
— C’est le déluge, disait l’un.
— La fin du monde.
— Un tremblement de terre.
— Le génie de la mine, qui se fâche et veut se venger.
— Une inondation par l’eau amoncelée dans les vieux travaux.
— Un trou que s’est creusé la Divonne.
Cette dernière hypothèse était de moi. Je tenais à mon trou.
Le magister n’avait rien dit ; et il nous regardait les uns après les autres, haussant les épaules, comme s’il eût discuté la question en plein jour, sous l’ombrage d’un mûrier en mangeant un oignon.
— Pour sûr c’est une inondation, dit-il enfin et le dernier, alors que chacun eut émis son avis.
— Causée par un tremblement de terre.
— Envoyée par le génie de la mine.
— Venue des vieux travaux.
— Tombée de la Divonne par un trou.
Chacun allait répéter ce qu’il avait déjà dit.
— C’est une inondation, continua le magister.
— Eh bien, après ? d’où vient-elle, dirent en même temps plusieurs voix.
— Je n’en sais rien, mais quant au génie de la mine, c’est des bêtises ; quant aux vieux travaux, ça ne serait possible que si le troisième niveau seul avait été inondé, mais le second l’est et le premier aussi : vous savez bien que l’eau ne remonte pas et qu’elle descend toujours.