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Page:Malot - Sans famille, 1902.djvu/112

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pour les ouvrir, et comme je n’y parvenais pas, je me pinçai le bras fortement ; mais ma peau était insensible, et ce fut à peine si, malgré toute la bonne volonté que j’y mettais, je pus me faire un peu de mal. Cependant la secousse me rendit jusqu’à un certain point la conscience de la vie. Vitalis, le dos appuyé contre la porte, haletait péniblement, par des saccades courtes et rapides. Dans mes jambes, appuyé contre ma poitrine, Capi dormait déjà. Au-dessus de notre tête, le vent soufflait toujours et nous couvrait de brins de paille qui tombaient sur nous comme des feuilles sèches qui se seraient détachées d’un arbre. Dans la rue, personne ; près de nous, au loin, tout autour de nous, un silence de mort.

Mes yeux se fermèrent de nouveau, mon cœur s’engourdit, il me sembla que je m’évanouissais.


XI

EN AVANT

[In the early morning the three were found by a gardener, Vitalis frozen to death and Remi in a serious condition. He was told of Vitalis’ fate and when offered a home with the gardener, M. Acquin, and his family, to work for his living, he gladly accepted, especially as he had become very fond of Lise, the young daughter. Vitalis, it was discovered, was at one time a famous singer, but having lost his voice, left his friends and took up the life of a travelling showman. Remi remained with the gardener for two years. But a hailstorm destroyed the poor man’s small possession; he, unable to meet his payments, was thrown into the debtors’ prison and his family was separated, the children finding homes with the various relatives. Remi again takes up