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à cette époque, sa reconstruction à Amé VII, duc de Savoie, qui la fit entourer de murs.

Belley est agréablement située entre deux coteaux, à une courte distance du Rhône, dans un bassin fertile qu’arrose le Furan. Il ne reste rien de remarquable des nombreux couvents que renfermait autrefois la ville. Ses principaux monuments sont : le palais épiscopal, la cathédrale, dont la fondation remonte à 889 et la dernière restauration à 1864 ; le séminaire et un riche cabinet de médailles et d’antiques rassemblés par le savant abbé Greppo. Mais ce qui fait la gloire et le charme de Belley, ce sont ses environs, qui offrent une foule de promenades intéressantes : la ferme modèle de Peyrieux, créée par M. Nivière ; la cascade de Glandieux, les ruines de Chatillanet, le lac d’Ambléon, sur la montagne de ce nom ; le lac Bertrand, la cataracte de Serverieux, la source intermittente du Grouin, le pont du Diable, les ruines de la chartreuse d’Arvières et le mont Colombier ; l’ancienne chartreuse de Portes, prison d’État sous l’Empire, aujourd’hui citadelle ; l’Annonciade, les grottes de la Balme, sous Pierre-Châtel ; la grotte de Charvieux, près d’Arandat, etc.

L’industrie de Belley consiste dans quelques fabriques d’indiennes et de mousselines, des tanneries ; dans l’éducation des vers à soie et l’exploitation de carrières de pierres lithographiques regardées comme les meilleures de France. Il s’y fait un important commerce de bestiaux, bois de construction, de truffes noires, et saucissons renommés.

C’est la patrie du savant jésuite Fabri, du baron Costaz, de l’Institut d’Égypte ; des généraux Dallemagne et Bouvier des Éclaz, des conventionnels Mollet et A. Ferrand, de Brillat-Savarin, le spirituel et célèbre auteur de la Physiologie du goût ; des docteurs Récamier et Richerand, du savant docteur Montègre ; et enfin, c’est au collège de Belley qu’a été élevé un des plus grands hommes de notre époque comme poète, historien et orateur, Alphonse de Lamartine.

Les armes de Belley sont : d’argent, à un loup de sinople, armé et lampassé de gueules.



Virignin-Pierre-Châtel. — C’est sur le territoire de la petite commune de Virignin, située à 7 kilomètres au sud-est de Belley et peuplée de 641 habitants, que s’élève le fort de Pierre-Châtel, rangé parmi nos places fortes de seconde classe. Il est bâti sur l’emplacement d’une ancienne chartreuse, sur un roc calcaire qui domine le Rhône, en face de la montagne de Parves, haute de 630 mètres. L’ancienne église de la chartreuse est encore debout, et c’est dans la cour du cloître que s’élèvent les casernes. Des terrasses et du jardin, on a une vue admirable sur les environs et le lit encaissé et torrentueux du Rhône. Dans la montagne, on visite aussi plusieurs grottes, dont quelques-unes ont donné lieu à des découvertes de l’âge de pierre.



Groslée. — Groslée est une petite commune de 656 habitants, dépendant du canton de Lhuis et située à 23 kilomètres au sud-ouest de Belley, à 2 kilomètres environ de la rive droite du Rhône. C’était autrefois une seigneurie importante, appartenant à une famille du même nom ; les ruines de son château sont encore importantes, quoiqu’il ait servi de carrière de pierres pour le village ; on distingue très bien son donjon carré et ses deux enceintes flanquées de tours rondes.



Ambérieu. — Ambérieu, station de la ligne de Lyon à Besançon, à 44 kilomètres nord-ouest de Belley, ancienne châtellenie de la principauté de Dombes, aujourd’hui chef-lieu de canton peuplé de 3,427 habitants, est une petite ville située près de la rive droite de l’Albarine, sur un coteau couronné par les ruines du château de Gondebaud, et à la jonction des deux lignes de Lyon et de Bourg à Genève. Ambérieu a perdu depuis longtemps son importance historique, qui se rattache aux temps reculés de la domination des princes bourguignons. Les légendes du château de Gondebaud manquent d’intérêt et surtout d’authenticité. Ce domaine a suivi pendant de longs siècles le sort pacifique et tranquille de la Dombes, dont il était une des villes principales. Aujourd’hui, les habitants semblent disposés à se lancer dans les entreprises industrielles : ils fabriquent toiles, couvertures de laine, draps pour l’habillement des troupes ; ils ont établi des filatures de coton, des tanneries, des papeteries et joignent à ces travaux un important commerce de chevaux et de bestiaux.

En faisant les tranchées pour l’établissement du chemin de fer, on a découvert une nécropole, d’où l’on a extrait des curiosités archéologiques.

Sur le territoire de cette commune sont les ruines du château des Allymes, bâti en 1354 par Amé V, comte de Savoie, et détruit par le maréchal de Bi-