Page:Malte-Brun - la France illustrée tome I.djvu/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
XXXI
INTRODUCTION

taux, des glaces, etc. Nous importons surtout les matières premières. Notre marine marchande, qui est l’intermédiaire le plus actif du commerce extérieur, a un tonnage de 3,735,000 tonneaux, et le commerce est facilité à l’intérieur par environ 28,000 foires, sans compter les nombreux marchés hebdomadaires des communes. Les trois foires les plus importantes sont celles de Beaucaire, de Guibray et de Château-Thierry.



Divisions politiques et administratives. — Les divisions politiques de la France ont suivi les variations de son histoire ; avant la conquête romaine, la Gaule était divisée en trois grandes parties : la Belgique au nord, la Celtique au centre et l’Aquitaine au sud ; à ces trois divisions, il fallut ajouter, après la conquête, la Narbonnaise, et sous Auguste la Celtique prit du nom de la métropole, celui de Lyonnaise.

Sous le règne de Dioclétien, la Gaule subit une nouvelle réforme administrative et fut partagée en 12 provinces, et, sous Gratien, le nombre de ces provinces fut porté à 17. Chacune de ces provinces se subdivisait en une multitude de petites circonscriptions ou pagi, les pays, et un certain nombre de grandes villes ou cités, qui prirent dans les derniers temps de la domination romaine le nom des tribus gauloises sur le territoire desquelles elles avaient été levées. Quant aux pagi, leurs noms se sont perpétués jusqu’à nos jours dans celui des petits pays en lesquels les paysans partagent encore le territoire : le pays d’Auge, le Vexin, la Brie, la Beauce, le Hurepoix, le Conserans, etc.

Nous n’entreprendrons pas de donner les divisions de la Gaule sous les rois de la première et de la seconde race. À la fin du xe siècle, la France comptait 10 grands fiefs, qui se subdivisaient en 55 fiefs secondaires. Les dix grands fiefs étaient le duché de France, capitale Paris ; le comté-pairie de Champagne, capitale Troyes ; le comté de Toulouse, capitale Toulouse ; le comté de Barcelone, capitale Barcelone ; le comté-pairie de Flandre, capitale Bruges ; le duché-pairie de Bourgogne, capitale Dijon ; le duché-pairie d’Aquitaine, capitale Poitiers, puis Bordeaux ; le duché médiat de Gascogne, capitale Bordeaux ; le duché-pairie de Normandie, capitale Rouen ; et le duché médiat de Bretagne, capitale Rennes.

Philippe-Auguste essaya la première réforme administrative au xiie siècle dans l’étendue de la France royale, en la partageant en 78 prévôtés, administrées par un prévôt chargé de le représenter, præpositus regis.

Au xiiie siècle, une nouvelle division s’établit : c’était celle des bailliages et des sénéchaussées, qui fut conservée dans l’ordre judiciaire jusqu’en 1789 ; ce fut principalement aux anciens pagi que ces divisions empruntèrent leurs dénominations.

Plus tard, à la fin du xve siècle, on trouve établie la division des gouvernements militaires, dont le nombre et l’étendue varia avec les circonstances politiques ; chacun d’eux comprenait un certain nombre de pays. Au moment de la Révolution, la France se divisait en 40 gouvernements, dont 32 grands et 8 petits.

Richelieu, en 1665, établit les généralités, qui furent les véritables divisions administratives de la France pendant le xviie et le xviiie siècle, et la division de la France en 33 généralités modifia beaucoup la géographie des anciennes provinces ; elle changea leurs limites, elle commença à briser les nationalités locales et féodales, elle établit en grande partie l’unité nationale et la centralisation administrative. Cependant le roi Louis XVI avait ordonné les essais d’une nouvelle division administrative en districts, notamment dans le Berry, quand la Révolution française arriva. L’Assemblée constituante acheva l’œuvre que la monarchie avait reconnue nécessaire, et, sur le rapport de Sieyès et de Thouret, qui furent aidés dans leur travail par leur collègue Aubry Dubochet, ingénieur du cadastre, elle divisa la France en 83 départements, nombre qui plus tard devait être porté à 86, par l’acquisition du comtat d’Avignon et de la principauté d’Orange (Vaucluse), 1793 ; par la division du département de Rhône-et-Loire en deux départements, 1794 ; et par la création de celui de Tarn-et-Garonne, 1808, aux dépens des départements voisins. Le nombre des départements varia avec les conquêtes de la France ; vers la fin de la République, il fut de 108 ; sous l’Empire, il fut de 112, et, en y comprenant le royaume d’Italie, il compta jusqu’à 130 départements.

La France est aujourd’hui divisée en 87 départements, subdivisés en 362 arrondissements, 2,868 cantons, comprenant, en 1881, 36,097 communes. La superficie est de 528,401 kilomètres carrés ou 52,840,156 hectares, et sa population qui, en 1700, était de 19,669,320 habitants ; en 1784, de 24,300,000 ; en 1826, de 31,858,937 ; en 1851,