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Page:Malte-Brun - la France illustrée tome I.djvu/89

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LXXVI
LA FRANCE ILLUSTRÉE

posait à la France. Au point de vue territorial, nous reculions au delà de 1552.



COMMUNE DE PARIS.

Après l’armistice, les Prussiens avaient fait, le 1er mars, une entrée triomphale dans la partie de Paris qui leur avait été dévolue. Jour de deuil pour la population parisienne, que les souffrances prolongées du siège et son triste dénouement n’avaient que trop disposée à prêter l’oreille aux anarchistes du 31 octobre, qui n’avaient pas désarmé. De là la journée du 18 mars, préparée et menée à bonne fin par le Comité central, mais souillée par l’assassinat des généraux Lecomte et Clément Thomas à Montmartre. Devant l’insurrection maîtresse de Paris, le gouvernement jugea prudent de se retirer à Versailles, n’ayant alors que des forces insuffisantes pour résister. Avec des troupes de province et des soldats prisonniers, revenus d’Allemagne, il organisa une armée de siège sous le commandement du maréchal de Mac-Mahon, et, du 2 avril à la fin de mai, les fédérés de la Commune défendirent Paris contre des Français avec un courage qui, pendant la guerre, eût été plus utilement employé contre les Prussiens. Après des excès de toute sorte, — pillage des deniers de l’État, confiscations, assassinat des otages, — la Commune de 1871 qui, sous prétexte de franchises municipales, ne visait rien moins qu’à renouveler celle de 1793, — disparut, non sans laisser une traînée sanglante ni sans livrer Paris à l’incendie.



PRÉSIDENCE DE M. THIERS.

Appelé à la présidence de la République par l’Assemblée nationale, qui de Bordeaux était venue siéger à Versailles, M. Thiers, l’ordre rétabli dans Paris, s’occupa de la libération du territoire. — Il eut recours à un emprunt. Au lieu de 2 milliards qu’il demandait, 5 milliards lui furent offerts. Deux ans après, les Allemands avaient évacué le territoire ; l’armée, l’administration, les finances étaient réorganisées ; une armée territoriale créée ; le service militaire rendu obligatoire pour tous les Français. Mais la situation n’était pas nette ; la majorité était monarchique dans l’Assemblée, et M. Thiers, en présence des compétiteurs dynastiques, ne voyait qu’un seul gouvernement possible, la République. À la suite de l’élection Barodet, où le candidat de M. Thiers (M. de Rémusat) avait échoué, l’Assemblée lui infligea un vote de défiance, et M. Thiers se retira, laissant la présidence au maréchal de Mac-Mahon.



SEPTENNAT.

Il y eut alors une conspiration royaliste pour rétablir la maison de Bourbon sur le trône ; les princes d’Orléans avaient fait acte de soumission au comte de Chambord ; on ne parlait plus que du prochain retour du roi légitime (Henri V) ; mais, pour des motifs dont ce prince fut le seul juge et qui l’honorent, la conspiration avorta, et l’Assemblée nationale, après bien des tiraillements, vota une constitution qui établissait deux Chambres, celle des députés et le Sénat, et un président de la République, élu pour sept ans, par les deux Chambres. Dès lors, la République, votée à une seule voix de majorité, devint le gouvernement légal de la France, et l’Assemblée nationale, à la fin de 1875, se sépara pour faire place à une Chambre des députés et au Sénat institués par la nouvelle Constitution.




    française au mois d’août 1870 a été de 780,723 ; pendant le cours de la guerre, 222,762 hommes ont été envoyés de l’intérieur comme renforts. L’effectif moyen des troupes restées en Allemagne a été de 400,000 hommes.

    À l’expiration de l’armistice, l’armée allemande comptait 936,918 soldats.

    L’armée qui bloquait Paris a eu un effectif moyen de 180,000 hommes.

    Le nombre de combats dans lequel au moins une compagnie, un escadron ou une batterie ont été engagés s’élève à 766. La garnison de Paris comptait 230,000 hommes ; 333,341 prisonniers ont été envoyés en captivité en Allemagne.

    Les trophées conquis consistent en 107 drapeaux, 7,441 pièces de canon et 855,000 armes à feu.

    La perte totale de l’armée allemande s’élève à 129,000 hommes, soit 40,862 morts et 88,838 blessés.

    17,572 Allemands ont été tués à l’ennemi.

    10,710 sont morts des suites de leurs blessures.

    La bataille de Gravelotte a coûté 20,159 hommes ; Mars-la-Tour, 15,790 ; Wœrth, 10,842 ; Sedan, 9,924 ; le siège de Paris, 12,500, et celui de Metz, 5,571.

    Le service sanitaire a compté 46,955 personnes, dont 7,022 médecins ; 295,644 malades et blessés ont été soignés dans 500 ambulances ; 30 médecins ont été tués et 51 blessés. Le service des cultes a été desservi par 295 ecclésiastiques, dont 1 a été tué et 2 blessés.

    Les lignes télégraphiques établies en France ont atteint 10,330 kilomètres ; 44 bureaux de poste ont distribué aux troupes 103 millions de lettres et de journaux et 67 millions d’espèces. La consommation des munitions a été de 362,662 coups de canon de campagne et de 30 millions de cartouches. La consommation la plus forte a été celle du 3e corps, à Mars-la-Tour, dont les 25 bataillons ont usé 720,000 cartouches, et les 15 batteries 10,500 gargousses.