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la brèche aux buffles.

dans celles des architectes ou des maçons de la ville.

Malgré tout, il est certain que les ranchs sont appelés à disparaître dans un avenir assez rapproché, surtout si l’émigration européenne continue à pousser dans l’Ouest autant d’émigrants, et leur disparition est d’autant plus certaine qu’ils ont constamment à lutter contre l’hostilité du pouvoir fédéral, qui, effrayé des immenses acquisitions de terres faites en ces dernières années par des capitalistes anglais, fait tout ce qu’il peut pour empêcher la constitution de la grande propriété. En revanche, le gouvernement canadien se montre très désireux d’attirer chez lui les ranchmen, auxquels il procure une sécurité relative, en leur concédant pour vingt ans la location de lots de cinquante mille acres, au prix nominal de un cent (0 fr. 05) par acre. Beaucoup ont passé la frontière, mais il n’est pas bien sûr qu’ils aient à se louer du parti qu’ils ont pris, à cause des froids épouvantables qu’ils ont à endurer. L’année dernière, le thermomètre y est descendu plusieurs fois au-dessous de quarante degrés.