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Page:Mandat-Grancey La brèche aux buffles - 1889.djvu/194

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la brèche aux buffles.

et je crois que la moyenne ne doit pas être inférieure à 4 000. Comme on a exporté, cette année, environ trois mille animaux, cela fait donc une rosée bienfaisante de 8 ou 9 millions qui s’est répandue sur quatre ou cinq arrondissements, ce qui n’est pas à dédaigner par le temps de détresse agricole que nous traversons. Deux associations étroitement unies favorisent d’ailleurs ce mouvement de la façon la plus intelligente. La première comprend tous les propriétaires, éleveurs et fermiers du Perche. C’est elle qui a créé le Stud-book percheron. La seconde, The American Percheron Association, a son siège à Chicago et dépense chaque année des sommes très considérables pour favoriser l’importation française. Elle a organisé notamment des concours annuels uniquement réservés aux chevaux percherons importés ou nés dans le pays. Le premier a eu lieu l’année dernière. Pour donner plus d’autorité aux décisions du jury, le comité avait obtenu des gouvernements américain, français et anglais, que chacun d’eux désignât l’un des juges qui en feraient partie. Notre gouvernement s’empressa naturellement de déférer à cette demande, qui lui avait été transmise par la voie diplomatique. Il désigna un inspecteur général des haras, M. de la Motte-Rouge, auquel il adjoignit, pour le seconder et aussi à titre d’interprète, un autre officier supérieur de la même administration, M. Le Couteulx de Caumont.

Autant je comprenais que nos amis d’Amérique se fussent adressés au gouvernement français en cette circonstance, autant, je l’avoue, il me semblait étrange de demander au gouvernement anglais ou canadien de se faire représenter dans un jury chargé, au fond, de donner une sorte de consécration officielle à la supé-