Page:Mandeville - La Fable des abeilles, volume 1, Nourse 1750.djvu/58

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à la félicité publique. (F)* Dès que la vertu, instruite par les ruses politiques, eut appris mille heureux tours de finesse, et qu’elle se fut liée d’amitié avec le vice (G)*, les plus scélérats faisaient quelque chose pour le bien commun.

Les fourberies de l’Etat conservaient le tout, quoique chaque citoyen s’en plaignît. L’harmonie dans un concert résulte d’une combinaison de sons qui sont directement opposés. (H)* Ainsi les membres de la société, en suivant des routes absolument contraires, s’aidaient comme par dépit. La tempérance et la sobriété des uns facilitait l’ivrognerie et la gloutonnerie des autres. (I)* L’avarice, cette funeste racine de tous les maux, ce vice dénaturé et diabolique, était esclave (K)* du noble défaut de la prodigalité. (L)* Le luxe fastueux occupait