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Page:Mandeville - La Fable des abeilles, volume 1, Nourse 1750.djvu/60

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C’est ainsi que le vice produisant la ruse, et que la ruse se joignant à l’industrie, on vit peu à peu la ruche abonder de toutes les commodités de la vie. (O)* Les plaisirs réels, les douceurs de la vie, l’aise et le repos étaient devenus des biens si communs que (P)* les pauvres mêmes vivaient plus agréablement alors que les riches ne le faisaient auparavant. On ne pouvait rien ajouter au bonheur de cette société.

Mais hélas ! quelle n’est pas la vanité de la félicité des pauvres mortels ? A peine ces abeilles avaient-elles goûté les prémices du bonheur, qu’elles éprouvèrent qu’il est même au dessus du pouvoir des Dieux de rendre parfait le séjour terrestre. La troupe murmurante avait souvent témoigné qu’elle était satisfaite du gouvernement et des ministres ;