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Page:Mandeville - La Fable des abeilles, volume 1, Nourse 1750.djvu/73

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en deux heures autant qu’une compagnie de cavalerie aurait dépensé en deux jours, plia bagage, et se retira d’un si misérable pays.

(T)* La fière Cloé dont les grands airs avaient autrefois obligé son trop facile mari de piller l’Etat, vend à présent son équipage composé des plus riches dépouilles des Indes. Elle retranche sa dépense et porte toute l’année le même habit. Le siècle léger et changeant est passé. Les modes ne se succèdent plus avec cette bizarre inconstance. Dès lors, tous les ouvriers qui travaillaient les riches étoffes de soie et d’argent et tous les artisans qui en dépendent, se retirent. Une paix profonde règne dans ce séjour ; elle a à sa suite l’abondance. Toutes les manufactures qui restent ne fabriquent que des étoffes les plus simples ;