Page:Mangin, La force noire, Hachette, 1910.djvu/328

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entreprise sans parti pris ne peut manquer d’aboutir rapidement. »

Le Gouvernement proposait pour 1910 l’essai en Algérie d’un bataillon de 600 hommes ; la Commission de l’armée, sur l’initiative de M. Paul Doumer, insista pour que le bataillon fût porté à 800 hommes et que 1 650 hommes fussent levés dès 1910, afin d’être en mesure d’envoyer deux autres bataillons en 1911. Le Gouvernement s’est rallié à cet avis, et la Chambre des députes a adopté les crédits nécessaires par 386 voix contre 85, et le Sénat à l’unanimité.

L’organisation des troupes noires est donc en voie de réalisation. Néanmoins certaines objections se sont produites, auxquelles il importe de répondre. Elles ont été très utiles au début en appelant l’attention sur le projet : la contradiction de la presse allemande notamment a aidé puissamment à la rapidité de ses progrès dans l’opinion, et, par la discussion, de nouveaux arguments ont jailli qui ont fait apparaître sa réalisation comme immédiatement indispensable.

Mais l’œuvre commencée exige beaucoup de temps et un effort continu, qu’aucune hésitation ne doit retarder.

Un certain nombre d’objections tombent d’elles-mêmes par le seul exposé du projet. L’appréhension pour l’avenir de la race française est de celles-là. Puisque nous conservons les soldats noirs en Afrique occidentale et en Algérie, aucun mélange de sang ne peut se produire avec nos nationaux. Et un mélange avec les populations indigènes de l’Algérie, s’il a lieu, ne peut être qu’avantageux la population berbère du Maroc, à laquelle les éléments noirs