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Page:Mangin, La force noire, Hachette, 1910.djvu/346

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peut être question de toucher à l’important service des affaires indigènes dont la destruction laisserait pour plusieurs années un vide très difficile à combler, et à plus forte raison les compagnies méharistes garderaient leurs cadres actuels.

Enfin la constitution de l’armée africaine laisse entier le problème de l’armée coloniale qui peut garder son autonomie, se fondre avec les troupes d’Algérie-Tunisie, ou fusionner entièrement avec l’armée métropolitaine.

Il nous semble cependant que la fusion complète sera rendue encore plus difficile à cause de la spécialisation nécessaire aux cadres des troupes noires. La fusion partielle avec les troupes d’Algérie-Tunisie parait indiquée, mais il serait certainement fâcheux d’enlever aux officiers de l’armée métropolitaine l’élément de formation que représente le séjour en Algérie et l’occasion éventuelle de faire campagne. Si donc on s’arrêtait à cette solution, il faudrait que les permutations fussent facilitées dans une très large mesure. Mais ce n’est pas ici le lieu d’examiner cette question complexe, dont la solution est entre les mains du Parlement. Il suffit de constater que la présence des troupes noires en Algérie, dans le projet restreint comme dans l’organisation complète, ne peut susciter aucune difficulté sérieuse et n’engage pas l’avenir.

Le résultat immédiat est d’augmenter les forces défensives de la France et sa puissance d’action au dehors. Tous s’inclineraient devant lui, mais il n’est nécessaire de réclamer un sacrifice de personne. Et c’est sans aucune arrière-pensée que tous désireront la création rapide de l’armée africaine.