neront pas seulement le nombre ; elles sont composées de soldats de métier, habitués à toutes les privations et à tous les dangers, ayant vu le feu et tels qu’aucune puissance n’en possède en Europe elles ont précisément les qualités que réclament les longues luttes de la guerre moderne : la rusticité, l’endurance, la ténacité, l’instinct du combat, l’absence de nervosité, et une incomparable puissance de choc. Leur arrivée sur le champ de bataille produira sur l’adversaire un effet moral considérable.
Ces précieux avantages de nombre et de qualité sont des facteurs importants qui entreront en ligne dès la première bataille ; mais si la lutte se prolonge, nos forces africaines nous constituent des réserves presque indéfinies dont la source est hors de la portée de l’adversaire et qui permettent de continuer la lutte jusqu’à ce que nous obtenions un premier succès, et, le succès obtenu, de la poursuivre jusqu’au triomphe définitif.
Sans doute l’emploi de la Force noire ne dispense pas la France d’avoir des alliés, ni les Français de se préparer tous à la défendre ; mais la France apparaît singulièrement agrandie et fortifiée par l’annexion militaire de l’Afrique septentrionale, opérée dans le but unique de garder ses forces actuelles, de l’Afrique occidentale, qui gagne autant que la France à être organisée militairement, de l’Afrique équatoriale, que peu à peu nous civiliserons par l’armée en incorporant ses contingents. Les trois Afriques, provinces de la plus grande France, celle qui va de la mer du Nord aux bouches du Congo, seront prêtes à défendre la patrie commune.