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Page:Mangin, La force noire, Hachette, 1910.djvu/358

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Le lieutenant de vaisseau Mage, envoyé en 1863 sur le Niger par le général Faidherbe, dédie à son chef le récit de sa mission, qui dura trois ans. Faidherbe lui répond :

« … Vous faites partie de cette petite phalange d’hommes qui a cru depuis quinze ans et qui croit plus que jamais à l’avenir de notre établissement à la côte d’Afrique et à l’utilité de la race noire sur la surface du globe, sans qu’il soit nécessaire de la priver de ses droits imprescriptibles à la famille et à la liberté individuelle. »

Et Mage dit dans sa préface :

« … Si je réussis par ce livre à intéresser mes lecteurs à l’avenir des pays que j’ai parcourus, à leur en faire apprécier les ressources immenses, à faire comprendre quelques-unes des belles qualités du nègre, si différent chez lui de ce qu’on est habitué à le voir dans les types dégénères de nos colonies, si, en un mot, j’ai avancé d’un jour, d’une heure ou d’un moment l’époque à laquelle l’Afrique sera régénérée, mon but sera rempli. »

Or, en épigraphe du dernier rapport que le colonel Archinard, lieutenant-gouverneur du Soudan, a adressé au ministre en 1894, ces deux citations se trouvent reproduites. Elles forment comme la trame de toute notre œuvre africaine, et la délivrance s’est poursuivie sans heurt, par la suppression de la guerre, qui a fermé les sources de l’esclavage, de la traite qui a enrayé le commerce des captifs, enfin de l’esclavage lui-même, par le décret pris en 1903 sur l’initiative de M. le gouverneur général Roume, dont son successeur, M. le gouverneur général Ponty, continue énergiquement l’application.