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Page:Mangin, La force noire, Hachette, 1910.djvu/363

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Sans doute, rien ne peut nous épargner les grands efforts que nécessite une légère augmentation dans la population métropolitaine, menacée là d’une très forte diminution : mais il y a entre l’expansion et la natalité des relations réciproques de cause à effet ; le développement de notre commerce, de notre industrie et de notre marine marchande, les places vacantes aux colonies, favoriseront le mouvement de régénération, compléteront l’effet de lois devenues indispensables. C’est au dehors que, libérée des mesquines contraintes, l’énergie nationale retrouvera, dans toute leur saine plénitude, les joies de l’action et un renouveau de force.

Vainement on publie des chiffres éloquents qui démontrent la part sans cesse plus grande que les colonies tiennent dans la vie nationale ; ces statistiques n’atteignent que quelques personnes déjà renseignées sur les premiers effets de l’expansion coloniale visibles à leurs yeux depuis longtemps. Si l’attention publique était vraiment attirée par les questions coloniales, l’expansion décuplerait d’intensité. L’Afrique équatoriale, par exemple, n’attendrait pas longtemps les 4000 ou 8000 tirailleurs et les 80 millions dont elle a besoin pour ses chemins de fer.

    occidentale (1883), publication officielle du ministère de la Marine, p. 401 (attribué au général Borgnis-Desbordes).
    La population nègre des États-Unis d’Amérique a doublé en trente-sept ans, de 1863 à 1900. Mais elle était dans des conditions peu favorables au début, à cause du petit nombre des femmes, et elle est à l’étroit dans la vie civilisée. À Saint-Domingue il y avait 500 000 noirs en 1789, 300 000 seulement en 1807, à la suite d’une longue période de guerre ; il y en a 1 500 000 : la population a quintuplé en un siècle.