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ment et de la constitution, pour indemniser des officiers publics que le gouvernement a jugé à propos d’éliminer.

Les mesures importantes que réclame notre nouvelle position sous le rapport du commerce sont à peine comprises ; et tandis que dans tous les pays civilisés on s’occupe d’établir ou de préparer la liberté du commerce, un nouveau tarif de douanes plus élevé que l’ancien a été le fruit des méditations économiques des hommes d’état de cette colonie. Lord Grey, dans une dépêche récente, a invité les provinces anglaises du Nord-Américain à se concerter sur les importants sujets des douanes, des postes et des moyens de communication entr’elles ; et le gouvernement de cette colonie est le seul qui paraisse avoir fait peu de cas de cet appel. Les malheurs de l’Irlande nous annonçaient une émigration extraordinaire et par le nombre des émigrés, et par les calamités qui devaient l’accompagner ; cependant le gouvernement a laissé venir le moment du danger, sans avoir fait les préparatifs que la simple prudence indiquait.

La législation faite depuis trois ans est insuffisante, incertaine et contradictoire. Dans ce court espace de temps, le Bas-Canada a eu pour son compte deux systèmes nouveaux d’éducation et deux systèmes nouveaux de municipalités. Chaque année le gouvernement propose de rappeler la loi qu’il avait fait passer l’année précédente, pour en substituer une nouvelle. L’organisation municipale du pays, et l’instruction publique, qui constituent les deux plus puissants instruments du progrès intellectuel et matériel, sont ainsi continuellement remises en question ; et après avoir lui-même proposé de substituer la cotisation compulsoire à la cotisation volontaire, le gouvernement est publiquement accusé et avec les plus fortes apparences de culpabilité, de favoriser et d’exciter la résistance à ses propres lois, dans le but de dépopulariser ses adversaires politiques.

Les questions si importantes pour le Haut-Canada de la vente des terres réservées pour le clergé, et d’un emploi plus libéral des dotations de King’s College n’ont pas été résolues dans le sens des protestations des ministres hors des chambres ; et la dernière de ces questions, discuté chaque année, est restée dans le même état. L’histoire des variations du gou-