Page:Manifeste adressé au peuple du Canada par le Comité constitutionnel de la réforme et du progrès, 1847.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
24

tion sensible des ravages causés par le vice hideux de l’intempérance, le perfectionnement de l’agriculture, l’établissement de caisses d’épargnes dans les villes ; et, s’il reste beaucoup à faire, malheureusement sous tous ces rapports, il n’en est pas moins consolant de songer que dans un très-court espace de temps l’attention publique a été attirée avec quelque succès vers de si nombreux et de si importants objets. Plus que tout autre moyen, l’établissement rapide des terres publiques nous semble propre à améliorer la condition et morale et matérielle de la population du Bas-Canada. Nous avons déjà parlé de la concession de ces terres ; mais il nous paraît aussi important d’engager la population surabondante des deux rives du St-Laurent à tourner elle-même ses regards vers les localités où se trouve son avenir. En recommandant ce point à la considération la plus sérieuse et la plus immédiate des comités qui devront s’organiser dans chaque comté, nous croirons avoir rempli une partie importante de notre mission. Ce grand objet ainsi que toutes les améliorations locales d’une utilité publique qui seront projetées dans chaque comté, devront former une partie essentielle de la correspondance entre le comité central et ses différentes branches.

Dans l’accomplissement des devoirs que cette association s’impose, dans les efforts qu’elle devra faire pour réaliser ses projets, aucune considération ne devra intimider les citoyens qui la composeront : ni les difficultés de l’organisation, ni les entraves qu’on pourra mettre à ses progrès, ni la grandeur même de l’entreprise, ni les considérations d’intérêt personnel ou d’amitié, ni enfin cette mauvaise honte, cette mauvaise opinion d’eux-mêmes, qui empêchent un grand nombre d’hommes de joindre leurs travaux à ceux des autres, comptant leur propre adhésion pour chose inutile et indifférente. Le jour est venu où chaque homme se doit tout entier à son pays : les destinées de plus en plus brillantes de ce continent, appellent à elles tous les talents, toutes les volontés, tous les courages, et nul ne saurait refuser sa part d’efforts et de sacrifices, sans se rendre grandement coupable.

L’histoire, et l’histoire contemporaine surtout, nous apprend que quelque longue et difficile que soit la lutte des peuples contre les obstacles qui s’opposent à leur dévelop-