Page:Manifeste du Club national démocratique, 1849.djvu/15

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des libertés populaires ; et malgré les violences de la barbarie, et malgré les flots de sang perdus dans cette guerre, les légions de pèlerins n’ont jamais fait défaut à l’appel des Pierre l’Hermite de la démocratie.

Ainsi de quelque côté qu’on veuille se retourner dans le moyen-âge, on ne rencontre que la disparité la plus choquante, que l’anomalie la plus grande avec notre société moderne. Partout au moyen-âge unité et toujours unité. Unité dans le gouvernement, unité de religion, unité dans l’oppression, partout cette condition inhérente aux formes voulues alors pour la société, excepté toutefois dans le droit à la liberté civile et religieuse, qui par une malheureuse exclusion se trouve réduit à l’état du zéro isolé… Aujourd’hui, on a proclamé le droit de participation du peuple au gouvernement qui le régit, on a admis la liberté d’examen pour la société civile ; on a décrété la liberté d’examen sur les rapports rationnels que l’être intelligent peut avoir avec la divinité ; on a enfin reconnu la liberté d’opposition à tout pouvoir qui viole les libertés de la nation ou ne satisfait pas à ses besoins.

Ne poussons donc pas plus loin les rapprochemens, et sans parler des vices de la législation moyen-âge, sans toucher à l’arbitraire et à l’absurdité de l’administration judiciaire dont les arrêts dépendaient de ce que l’on appelait le jugement de Dieu ; passons à l’examen historique des institutions des monarchies constitutionnelles contemporaines.