Page:Manifeste du Club national démocratique, 1849.djvu/28

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rale et politique de son pays. Puis ce qu’il faut que chaque homme sache et comprenne avant et au-dessus de tout, c’est qu’il a par lui-même des droits politiques, et des moyens de participation au gouvernement national, que nul ne peut lui ôter. Il faut que l’on s’habitue à estimer l’habitant d’un pays comme un être différent d’un pressoir à impôts ; car la société politique qui, en retour des avantages que le travail ou l’industrie de l’individu procure à toute la nation, n’assure pas à chacun de ses membres, droits, respect et protection, cette société, disons-nous, ne remplit pas ses engagemens et devient tyrannique. Ne l’oublions donc pas, il faut au peuple l’enseignement de ses droits souverains en même temps que celui de ses devoirs envers l’état. Nous dirons en outre que la clef de voûte de notre système d’éducation doit être l’instruction théorique et par suite pratique de l’agriculture.

Et en effet, s’il nous reste une ancre de miséricorde sur laquelle nous puissions compter pour nous conserver homogènes, nous qui ne sommes réellement qu’un atome de sang-français, jeté sur ce continent au milieu de la vague envahissante des races anglo-américaines, c’est indubitablement la conservation intacte et perpétuelle de notre sol qui nous fournira ces garanties d’existence nationale. Ainsi, que les hommes qui comprendront la nécessité de l’application de cet axiôme pour le salut du peuple canadien, que les logiciens qui n’admettront pas le nouveau sophisme qui dit : « que du sort