Page:Manifeste du Club national démocratique, 1849.djvu/33

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solue de la volonté du peuple, dans laquelle le gouvernement ose se placer. C’est là une des sources les plus fécondes des révolutions qui labourent aujourd’hui les veilles nations de l’Europe. Les forts et les grands de ce monde se liguent étroitement pour étouffer sous les doctrines de droits divins et héréditaires, ces clameurs de peuples centenairement opprimés, et qui réclament en vain pain et lumière. Or si, lassé de supplier assis aux bornes de ces palais, réceptacle d’ivresse où dorment les hommes grands, le peuple-souverain veut étendre sa main sur eux, aussitôt les cœurs généreux, qui se trouvent marqués de la noble fleur de lis des monarchies légitimes, s’indignent énergiquement, et ne voient qu’horreurs, crime et rébellion dans ce juste mouvement de désespoir. Qu’on établisse donc le principe d’élection pour le gouvernement ; et alors celui-ci sentant que le fil qui le tient au pouvoir peut être rompu par le peuple, ne sera pas tenté d’user longtemps de privilèges héréditaires.

Comme conséquence logique de ces principes démocratiques, nous dirons que, de même qu’il est indispensable que le gouvernement soit électif, de même il faut que chaque citoyen ait la faculté de contribuer à l’élection de ce gouvernement, ou en d’autres termes, que chaque citoyen d’un pays y ait droit de vote. Puis, nous l’avons dit plus haut, rien ne saurait lui enlever ce droit, car il le possède indépendamment de tout en sa qualité de membre d’une société.