Page:Manifeste du Club national démocratique, 1849.djvu/4

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quelque part qu’ils viennent, dès lors qu’ils pourraient nuire à l’accomplissement de la grande œuvre de régénération qu’il est donné à notre siècle d’accomplir.

Ensuite, comme canadiens, nous devons à notre cœur aussi bien qu’à l’attachement que nous conservons pour notre origine d’appuyer toujours et dans tout, les sentimens et les actions qui auront pour point de mire la conservation de notre nationalité, le progrès moral et intellectuel de nos compatriotes. Et ici, disons-le en passant, nous prévoyons déjà l’opposition qu’on voudra nous susciter, nous entendons déjà les paroles de colère et de haine qu’on pourra nous adresser. — Au tout nous répondrons, qu’en proclamant les principes purs et sacrés de la démocratie, nous nous attendions à entendre retentir à nos oreilles les cris discordants de nos antiquaires politiques, de ces hommes pour lesquels l’ordre consiste dans la conservation sur toutes choses de la poussière d’un autre âge, de ces hommes dont les maximes et la conduite suintent journellement les principes fangeux et croupis du servilisme et du statu quo politique.

Mais est-ce parce que nous rencontrerons de ces hommes en quelque sorte rétrogrades par manie, que nous devrons taire les principes dont l’application aura pour conséquence nécessaire l’avantage des masses ?… Est-ce parce qu’on tentera de défigurer la cause du peuple que nous devrons l’abandonner, et cela de peur d’être compris dans l’ostracisme dont tout pouvoir despotique s’efforce de frapper les tentatives de