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Page:Manuel d’Épictète, trad. Guyau, 1875.djvu/269

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EXTRAITS DE MARC-AURÈLE.

XXIX

La mort est la fin du combat que se livrent nos sens, des secousses que nous impriment nos désirs, des écarts de la pensée, de la servitude que nous impose notre chair.

XXX

Nous concourons tous à l’accomplissement d’une seule et même œuvre ; les uns savent et comprennent ce qu’ils font, les autres l’ignorent : ainsi ceux qui dorment, dit Héraclite je crois, sont des ouvriers, et qui concourent à l’accomplissement des affaires du monde. L’un contribue d’une façon, l’autre d’une autre, et singulièrement celui-là même qui en murmure, qui lutte avec effort contre le courant pour l’arrêter s’il était possible ; car le monde avait besoin d’un tel homme. Vois donc au reste avec quels ouvriers tu veux te ranger : car celui qui gouverne l’univers se servira toujours de toi comme il est bon ; il te mettra toujours dans le nombre de ses coopérateurs, des êtres qui aident à son œuvre.

XXXI

Tu t’ennuies du spectacle à l’amphithéâtre, dans les autres lieux de ce genre, parce que toujours la même chose à voir, toujours l’uniforme répétition des mêmes objets, nous dégoûtent de leur apparition : ce supplice est celui de toute la vie. Du haut en bas toutes choses sont toujours les mêmes, viennent des mêmes principes. Jusqu’à quand donc ?

XXXII

Accoutume-toi à prêter sans distraction l’oreille aux paroles des autres, et entre, autant qu’il se peut, dans la pensée de celui qui parle.

XXXIII

Ce qui n’est pas utile à l’essaim n’est pas non plus utile à l’abeille.