fait, que consistent le bien et le mal de l’être raisonnable et né pour la société ; comme aussi la vertu et le vice, chez lui, consistent non dans la passion, mais dans l’action.
Laissons la faute d’autrui là où elle est.
Tranquillité d’âme dans les choses qui proviennent de la cause extérieure ; justice dans les actions dont tu es toi-même la cause : je veux dire que tout désir, toute action ne doit avoir d’autre but que le bien de la société.
S’il a péché, c’est en lui qu’est le mal ; mais peut-être n’a-t-il pas péché.
O mon âme, seras-tu quelque jour enfin bonne, simple, et toute nue, plus visible à l’œil que le corps qui t’enveloppe ? Goûteras-tu enfin le bonheur d’aimer, de chérir les hommes ? Seras-tu un jour enfin assez riche de toi-même pour n’avoir aucun besoin, aucun regret, vivant avec les Dieux et les hommes dans une telle communion que jamais tu ne te plaignes d’eux et que jamais ils ne te condamnent ?
De rester ce que tu as été jusqu’à ce jour, de mener encore cette vie pleine d’agitation et de souillures, c’est n’avoir plus aucun sentiment, c’est être esclave de la vie, c’est ressembler à ces bestiaires à demi dévorés, qui, tout couverts de blessures et de sang, demandent avec prières qu’on les conserve pour le lendemain, où ils seront pourtant à la même place, livrés aux mêmes ongles et aux mêmes dents.