Page:Manuel d’Épictète, trad. Thurot, 1889.djvu.pdf/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tiques. Tout ce qui est d’ostentation et de luxe, supprime-le.

8. Si l’on vient te dire qu’un tel dit du mal de toi, ne cherche point à te justifier sur ce qu’on te rapporte ; réponds seulement : « Il faut qu’il ne soit pas au courant de ce qu’on peut encore dire sur mon compte ; autrement il ne se serait pas borné là. »

9. Il n’est pas nécessaire d’aller souvent au spectacle. S’il le faut, ne t’intéresse sérieusement qu’à toi-même, c’est-à-dire, désire simplement que les choses arrivent comme elles arrivent et que celui-là soit vainqueur, qui est vainqueur ; ainsi tu ne seras pas contrarié. Abstiens-toi entièrement de crier, de rire de tel acteur, de partager les passions des spectateurs. Quand le spectacle est terminé, ne parle pas beaucoup de ce qui s’est passé, sauf en ce qui peut contribuer à te rendre meilleur ; autrement il serait évident que tu as été frappé du spectacle.

10. Ne te décide pas à la légère et facilement à assister à des lectures publiques1. Quand tu y viens, garde une attitude grave et calme qui n’ait pourtant rien de désagréable.

11. Quand tu dois avoir affaire à quelqu’un, particulièrement à quelqu’un de puissant, représente-toi ce que Socrate ou Zénon2 aurait fait en pareil cas, et tu ne seras pas embarrassé pour te comporter convenablement dans la circonstance.

12. Quand tu fais des visites à un homme puissant, représente-toi d’avance que tu ne le trouveras pas chez lui, qu’on ne t’admettra pas, qu’on te fermera la porte sur le nez, qu’il ne se souciera pas de toi. Et si avec cela c’est ton office d’y aller, vas-y et supporte ce qui arrive, sans jamais te dire en toi-même : « Ce n’était pas