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I.


Méthode ancienne, choix des gammes, fabrication.

Vers les 17eme et 18eme siècles on choisissait 1° pour l'imitation de corps modelés faisant accessoires d'un tableau, tels que draperies, métaux, architecture, paysage, fonds, bordures &c...

Une seule gamme, prise plutôt au dessus de la nuance de l'objet qu'au dessous, composée au plus de 12 tons de la lumière à l'ombre ; la distance d'un ton à l'autre était au moins du double de ce qu'elle est aujourd'hui.

2°. pour les carnations de premier plan, trois gammes dont la premiere faisait la teinte locale. Elle était prise egalement plutot au dessus de la nuance du modèle qu'au dessous, et se composait du 15 tons de la lumière à l'ombre. Leur distance était moins grande que celle des tons d'une gamme ordinaire.

La deuxième gamme, plus faible que la premiere se composait de sept tons à partir de la hauteur du 6eme ton de la 1ere g[am]me.

Elle faisait la premiere modification, ou pour mieux dire le passage de la teinte locale à la demi teinte faible.

La troisième plus faible que la seconde se composait de trois tons à partir de la hachure du 7eme ton, également le 1er.

Cette troisième gamme faisait la demi teinte faible et ne s'employait guère que dans les carnations délicates du premier plan.

La distance d'une gamme à l'autre etait moins grande que celle que nous mettons aujourd'hui dans la méthode des hachures composées.