Page:Manuel sur l'art de la tapisserie par Mr Deyrolle, ancien chef d'atelier aux Gobelins.pdf/180

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

II.


Dans la fabrication, les hachures variarent [sic] de grosseur selon les objets, c'est-à-dire, que dans les carnations, elles se composaient de trois ou quatre duites. dans les draperies de premier plan, de quatre ou cinq duites, et dans les autres accessoires elles se composaient de sept et même huit duites. de sorte que dans ces dernieres parties les hachures de milieu avaient la forme de quenouilles chargées, et que celles des extrémités ressemblaient à de grosses dents de scie.

Il faut remarquer que les tissus et les chaînes etaient plus gros que ceux qu'on emploie aujourd'hui, et que le tissu quoi qu'on lance s'employait souvent double dans les accessoires, tandis qu'il s'employait simple dans les carnations.

Il résultait donc de l'emploi du tissu simple.

1° que les carnations présentaient un grain de tapisserie plus fin qu'où il était employé double.

2° que les hachures etant moins epaisses tout par la nature du tissu que par le moins de duites dont elles se composaient, le remplaçement de tous pour le changement de teintes pouvait se modeler dans un plus court espace.

3° que les tons et les gammes etant plus rapprochés les uns des autres, les hachures étaient moins piquantes, et par conséquent le passage d'une teinte à l'autre plus doux.

Il faut encore remarquer, que dans la fabrication il entrait une grande quantité de tissu de soie.

Les grammes de soie se soutenaient et se travaillaient jusqu'à la hauteur des demi teintes brunes, de sorte que