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VI.


dont les distances assez prononcées, ainsi que celles des tons qui les composent, se trouvant rapprochées par les différentes figures et par les mélanges plus ou moins larges des hachures qui varient en même tems leur teinte en les faisant paraître, dans la fabrication, doublées, triplées, et même quadruplées.

Il est bon de remarquer aussi que de ce genre de travail résultaient de graves inconvénients. La fabrication se trouvait sensiblement d'abord d'un part ralentie par la marche obscure des moyens qu'on y employait, d'autre part : l'hésitation dans le travail, et la recherche continuelle des couleurs de rentées absorbaient autant de tems que la fabrication même.

Ensuite, pour peu qu'une gamme, qu'un ton vienne à bouger, le ravage qu'il faisait dans sa teinte dévenait insoutenable ; c'est alors que l'absence des connaissances du métier se faisait durement sentir.

On concevra facilement qu'en introduisant, et qu'en conduisant dans un court espace, un trop grand nombre de gamme, et un trop grand nombre de tons, il devenait impossible de faire des hachures larges et redoublées ; et que par conséquent, les tons étant heurtés par petites parties les uns dans les autres, ne pouvaient se soutenir les uns par les autres du moment qu'il y en avait quelques-uns qui venaient à changer.

Ce genre de travail était selon nous la décadence de la tapisserie, il n'appartenait à aucune école, et par conséquent, ne pouvait s'enseigner. Chacun de ceux qui le pratiquaient, et qui arrivaient