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IX.


Par exemple, pour un fichu de gaze-noire, la composition des hachures changerait, c'est-à-dire que les tons carnations y serait généralement clairs tandis que pour un fichu gris ils y seraient généralement bruns.

Dans les parties où jour glisse en éclairant la surface du fichu sans pour cela éclairer la carnation qu'il recouvre les tons noirs ainsi éclairés se combineraient alors avec des tons carnation plus élevés qu'eux, et dans les ombres-portées, par l'épaisseur des plis ce serait l'inverse, ces mêmes tons-carnation donneraient encore de la transparence aux noirs par de la lumière colorée.

La graduation dU piquant des hachures n'est nullement le résultat symétrique d'une méthode, il est tout simplement celui d'une combinaison qui naît de l'inspiration et du raisonnement.

Le piquant des hachures ajoute encore de la transparence aux teintes qui sont déjà légères par leur composition, il en donne également aux ombres, mais c'est en général dans les reflets, ou dans les réfractions des métaux, qu'il peut se porter au plus haut degré.

La douceur des hachures donne de l'unité, de la pâte et de l'éclat aux lumières.

Ainsi, la graduation du piquant à la douceur des hachures doit ajouter encore à son identité avec la peinture tant sous le rapport des effets de couleur que sous celui de la vérité des objets mêmes, mais toujours de manière à ce que l’œil du spectateur n'en soit nullement occupé.

Dans ces dernieres considérations les hachures du tapissier présentent quel qu'analogies avec celles du graveur, car elles y jouent le même rôle et l'on ne doit les voir que lorsqu'il