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II.


à partir de là on la combine avec la laine, qui à cette hauteur est très vive de couleur, et y présente plus de solidité pour arriver jusqu'aux ombres.

De l’observation ci-dessus, sur la nécessité de passer de la soie à la laine pour y trouver plus de solidité dans la couleur, nous pouvons en excepter la nuance des bleus-Reymon, qui nous procure des gammes- completes de tons depuis la lumière blanche, jusqu'à l'ombre presque noire ; en conservant dans tous les tons, solidité, richesse de couleur et brillant de la soie.

Indépendamment du mélange que donnent les hachures en combinant les tons dans la fabrication, la soie en reçoit presque généralement un sur la broche avant d'y être employée ; alors par l'assemblage de deux ou trois brins de diverses couleurs, elle devient aussi grosse que la laine, et présente sur la broche une teinte déjà composée.

Si par exemple nous voulons établir une gamme de tons pour l'imitation d'un corps modelé par une teinte-mixte, telle que celle d'un vert-gai tirant au bleuâtre par exemple ! nous choisissons deux gammes qui séparément, s'éloignent de l'aspect de teinte que présentent le modèle, l'une paraîssant plus jaunâtre et l'autre plus bleuâtre, nous les mélangeons ensemble en dévidant un brin de l'une avec un brin de l'autre, c'est à dire, que nous couvrons une broche