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X.


de maniere que la partie qu’on veut faire disparaître se trouve placée (par rapport au sens de la chaîne) perpendiculairement sur le centre.

Comme à la rentraiture, pour la réparation des trous, on glisse horizontalement aussi, deux petits rouleaux l’une en haut et l’autre en bas, entre la tapisserie et le chassis : leur épaisseur donne de la tonte à la tapisserie, et lui ménage la distance convenable entre elle et le trait lorsque la tablette sera placée.

On tond ensuite l’ouvrage qu’on veut faire disparaître puis on trace d’abord la ligne sinueuse qu’on veut suivre mais toujours en l’étendant le moins possible, en cherchant pour points d’appuis des contours, ou des teintes simples de composition faciles à assortir, et pour les points de fermetures des contours bigarés ou des teintes en laine de couleur assez élevée de ton.

Partant de là on évide la chaîne en coupant soigneusement, du haut en bas, les duites entre les fils.

Mais sur les flancs, là seulement où il ne se rencontre pas de contours pour servir de points d’appuis, on évide la chaîne en retirant les duites une à une, de maniere à ce qu’elles conservent des bouts de deux ou trois cent[imèt]res de long, de maniere aussi à les y caser par un échelonnage qui produise une ligne oblique autant douce que possible et sans rechutes.

La chaîne étant ainsi évidée, on la racommode en remplaçant par de la chaîne de soie, les fils cassés et les fils douteux. On les passe à l’aiguille comme on fait dans le chaînage pour réparer les trous, sauf qu’on ne fait pas passer successivement la même aiguillée d’un fil dans un autre : ici il faut une aiguille pour chaque fil, qu’on arrête aux extrémités du chassis.