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Page:Maréchal - Almanach des honnêtes femmes pour l'année 1790, 1863.djvu/21

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Notes historiques.

Il était d’usage, en Phœnicie, que les femmes se peignissent les lèvres, pour imiter l’entrée du vrai sanctuaire de l’amour.

Elles enduisaient aussi de miel le gland de ceux qu’elles voulaient fêter, elles le suçaient avec ardeur, lubrifiaient la peau fine qui l’enveloppe, et leur salive, imprégnée du suc, attirait des flots d’amour.

On ne nous reprochera pas d’avoir oublié les bourgeoises. Mlle Lemaire de Dol a mérité surtout notre attention : elle avait pris un petit clerc sous sa protection, et se comportait avec lui comme une zélée phœnicienne ; son attachement allait jusqu’à vouloir l’établir notaire ; mais le petit ingrat l’abandonne, et se fait marchand de seringues. Depuis ce jour, Mlle Lemaire pleure et prend tous les matins un clystère, par sentiment pour le volage : on croit que Mme Baudinot achèvera de la consoler.

Mme Dugazon, après avoir joué Nina à Versailles, revint avec trois histrions. Les plaisirs de la route furent si vifs, qu’en leur mémoire elle a conservé un ulcère et un cautère.