Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/105

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son front… Je suis très Japonaise, sous ce rapport-là. À mes yeux, le don de l’âme a une signification autrement importante que la vue du corps… Une femme qui se dévoile pour tous les hommes est plus immodeste en s’analysant qu’en se déshabillant.

Elle fit une pause, puis reprit.

— Venez ici… Je vais vous raconter mon histoire et celle de la Maison Pascal.

Elle s’était assise dans l’herbe avec un joli mouvement des reins souples, cambrant sa taille sans corset.

Elle appelait Camille du geste. Il s’étendit à côté d’elle. Les tiges minces des clématites et des orcanettes s’écrasaient sous le poids de son corps ; il s’enfonçait au creux d’un lit de choses vertes, molles et fraîches. L’air s’aromatisait comme une cassolette. Et Camille, enivré de béatitude, humait voluptueusement le parfum des fleurs mélangé à l’odeur mus-