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Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/130

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— Eh bien ! où est Claire ? Elle oublie que nous rentrons ensemble.

La grosse Mme Dubois, n’ayant pu se rendre à l’invitation des Laurenzi, avait tenu à leur envoyer sa fille cadette — toujours soucieuse de faire admirer le talent et les hanches de son enfant aux gendres éventuels. Elle avait placé Claire sous l’égide de Mlle Véran ; du reste, ces demoiselles, très intimes, se promenaient souvent en compagnie.

Claire Dubois, maladroitement emmitouflée d’étoffes soyeuses, rejoignait son amie.

— J’ai la responsabilité de ramener, saine et sauve, à sa maman cette jeune personne qui ne sort jamais seule, insista comiquement Mlle Véran.

— Et vous, Mademoiselle, votre père vous y autorise ? questionna Jacqueline, malicieuse.

Saisissant l’ironie, la belle Rose éclata d’un rire sonore :

— Moi ! Mais, je suis une vieille fille, Madame ; je peux courir les rues sans danger. On ne nous regarde plus, nous autres : n’est-ce pas, mesdemoiselles Planchin.