Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/134

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rence ancestrale et mystérieuse de quelque bois sacré. Et, roulées dans les plis indécis de leurs étoffes souples — leurs formes blanches et vagues n’ayant plus rien des silhouettes modernes — les jeunes filles apparaissaient ainsi qu’un couple de vierges grecques, venant consulter l’oracle au temple de Dodone.

Rose et Claire arrivèrent enfin au plateau sur lequel s’élevait la Maison Pascal, isolée au fond d’une avenue de palmiers, ses tourelles roses éclairées par le rayon de lune.

Camille songea : « Bon ! maintenant elles vont redescendre, et je serai délivré de leur présence ! »

Mais ces demoiselles, contrairement aux prévisions du jeune Champion, s’engagèrent dans l’avenue.

Camille, abasourdi, murmura :

— Ah ça !… on croirait, ma parole…

Il doubla le pas, craignant de les perdre de vue : les deux ombres se confondaient à présent avec les taches sombres que projetaient les raphias ténébreux et les figuiers de