Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/15

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marché, renouvelait quotidiennement des provisions assez copieuses pour nourrir tout un pensionnat… Quels étaient ces gens bizarres qui logeaient à la Maison Pascal sans jamais se montrer ?… Et ces Pascal, nouveaux venus dans le pays, qui vivaient à l’écart et n’avaient point fait de visite de bienséance à M. le magister, non plus qu’aux principaux fonctionnaires de la ville ?

— Des anarchistes russes réfugiés, opinaient les uns.

— De faux monnayeurs, prétendaient les autres.

Et c’est ainsi que peu à peu, avec des allusions grivoises, des sourires égrillards, on avait fini par soupçonner la Maison Pascal de receler — à défaut de dynamite ou d’or trop bien allié — une pacotille interdite, suggestive, prometteuse ; une séduisante denrée vivante importée à l’usage des citoyens joyeux de Montfleuri-les-Pins.

Or, voici que l’équipée des trois jeunes gens audacieux détruisait l’alléchante hypothèse. Ce n’était pas cela, et cependant…