Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/17

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vague de la poursuivre un jour à Paris, parmi des destinées plus glorieuses.

Bien qu’enrichi personnellement par l’héritage de sa mère, il ne lui venait point l’idée de s’affranchir de la tutelle paternelle pour courir les routes tentatrices ; ni d’abandonner Montfleuri-les-Pins, dont les habitants l’irritaient, d’un respect envahissant et d’une sollicitude indiscrète envers le fils de leur magister.

Camille possédait une nature oscillante et irrésolue. Sa volonté était un pendule.

Il souhaitait l’aventure inconnue, comme on guigne un fruit enviable ; mais, dès qu’il s’agissait de cueillir, ce Tantale volontaire n’osait plus tendre la main. Ou bien, il perdait la tête, et son indécision affolée le poussait à commettre des actions saugrenues.

Donc, ce matin-là, embusqué à cinquante pas, Camille Champion épiait la Maison Pascal.

Elle l’attirait et l’obsédait par son double charme de nouveauté ignorée et de vice pressenti. Il ne se lassait point de la considérer,