Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/180

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été fourvoyée en ces lieux : aussi, fit-il amener devant lui une de ces tristes créatures qu’une existence de hasard place à la merci de la police ; et qui, munies, tels nos agents secrets, d’un coupe-file délivré par la préfecture, nous servent ainsi qu’eux — à titre d’indicatrices. Dûment chapitrée par Laurenzi, la fille Aimée se rendit à la Maison Pascal.

M. le magister s’interrompit pour mettre son binocle, consulter quelques notes ; et poursuivit :

— J’emprunte maintenant mon récit au rapport de cette hétaïre. La fille Aimée entra, sans avoir à subir aucune formalité. Une soubrette hospitalière, négligeant de lui demander son nom, la guida jusqu’au premier, où le maître de céans lui offrit galamment le bras pour la conduire dans un salon spacieux occupé par des dames plus ou moins âgées qui buvaient du Champagne en compagnie de jeunes messieurs. À certains moments, l’une des dames se retirait discrètement ; et, aussitôt, l’un des jeunes gens se levait, l’escortait courtoisement — afin de l’aider à passer son