Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/19

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pattes avec des mouvements gracieux de sa tête renflée. Enfin, quelqu’un sortit de la maison — une jeune femme. Et Camille, très intéressé, se rapprocha instinctivement, pour mieux la détailler.

C’était une blanche créature, blanche depuis les fins souliers de peau, le costume de drap léger, la blouse de batiste, jusqu’au petit béguin de dentelle qui encadrait une figure merveilleusement pâle et claire sur laquelle se détachaient les boucles foncées des cheveux châtains. Dans l’ovale pur du visage se modelaient des traits de poupée : nez court, bouche minuscule, menton à fossette. De grands yeux fauves, aux feux d’or bruni, éclairaient cette physionomie souriante d’un jet de lumière noire, comme deux fanaux sombres.

De grandeur moyenne, vive, alerte, sémillante, cette jolie personne avait l’allure, jeunette et avertie à la fois, d’une fausse gamine de vingt-cinq ans.

Gamine, elle l’était par la souplesse de la taille si mince sous la jaquette lâche du tail-