Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/254

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Lily remplit sa bourse de toute la monnaie qu’elle put trouver dans les tiroirs de son chiffonnier. Puis elle descendit, animée d’une allégresse intime. Son mari la regarda sortir.

— Adieu, Lucien, fit gravement Lily avec sa voix de cinquième acte.

Car les femmes — même les plus spirituelles — jouissent toujours du côté théâtral des fugues adultères.

Camille l’attendait au lieu du rendez-vous, assis au volant d’une solide limousine. Il avertit :

— Tout va bien… Montez. J’ai pleinement réussi : je vous conterai cela en route. Et mon père ?

— Je ne l’ai pas vu. Il n’est venu personne.

L’auto démarra, avec son bruit rauque de bête grondante. Camille donna le maximum de vitesse.

— Comment ! personne ! reprit Camille.