Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/57

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— Le chemin que vous avez suivi ne devait pas être large, car il paraît que tu la serrais de près.

— C’est faux !… On t’a menti.

— Allons donc ! Ne te défends pas. L’histoire court la ville. Mme Laurenzi, qui la tient de son mari, l’a racontée à Mlle Pulchérie qui l’a répétée à Mlles Planchin, lesquelles l’ont redite dans le salon de Mme Dubois. Moi, je l’ai connue grâce au docteur Antony à qui Véran, le chef de gare, l’a apprise, comme Mlle Rose lui en terminait le récit. Antony m’a prévenu pendant la séance du Conseil municipal…

— Ah ! Cette province… Quel fléau !

— Évidemment : les grandes villes sont plus propices aux petites intrigues…

— Oh !… Et puis, flûte !

Camille, irrévérencieux pour la première fois de sa vie, sortait en claquant les portes.

Tout d’abord muet de stupeur, M. Onésime Champion reconquit bientôt son sang-froid. Il rassembla ses idées, reconstitua l’aventure