Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/80

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— Qui vous a donné notre adresse ? questionna de nouveau Zoé.

— J’ai consulté l’annuaire local, qui mentionne le nom et le domicile de toutes les dames célibataires de Montfleuri-les-Pins, répliqua M. Pascal. Vous le voyez : c’était très simple.

— Et quelle est cette entreprise philanthropique et morale destinée spécialement aux demoiselles ? fit Pulchérie.

— Vous me ramenez à mon point de départ, observa M. Pascal.

Il toussa, but une gorgée de Champagne et reprit :

— Envisageons d’abord le côté philanthropique. Mesdemoiselles, existe-t-il un ennui supérieur à celui qu’exhale le désœuvrement d’une ville de province ? Quand s’ajoute à cela la tristesse de s’ennuyer seule, est-il une situation plus morose que celle d’une demoiselle livrée à ses propres ressources ? Avouez-le… tous les artifices, les distractions puériles, les conversations monotones, voire les plaisirs de la médisance, qu’élaborent vos imagina-