Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/84

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

puisable et forte de Démosthène ; les autres cultivent plutôt la grâce et le raffinement de Lysias, rachetant le défaut d’ampleur par l’élégance de la forme, ce qui n’est pas non plus à dédaigner ; il en est qui possèdent la subtilité insidieuse des sophistes ; certains, à l’instar d’Hypéride, se distinguent par l’aisance habile d’un laisser-aller étudié. Mais tous sont parfaits de mesure, de rythme, d’harmonie. On peut leur appliquer justement ce que le grand poète Eupolis disait de Périclès… (Vous ignorez le grec, Mesdemoiselles ?) Eh bien ! voici, en substance, ce que disait Eupolis :

Sa parole était une séduction ; et, seul entre les orateurs, il laissait l’aiguillon dans l’âme des auditeurs.

M. Pascal reprit son souffle pour ajouter :

— J’ai été répétiteur au lycée François-III… Sale métier, Mesdemoiselles ! Maintenant, il me faut passer à un chapitre plus délicat : celui de la comptabilité… L’installation de mon premier salon, où l’on cause, me demande