Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/91

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gras ou la houppette pour parer le corps et la figure.

De la nature parasite de ces plantes inconsistantes, faibles, fragiles, qui s’accrochent et s’enlacent aux rameaux fermes, aux troncs solides des arbres puissants, ils obéissaient à leurs instincts avec le cynisme inconscient, la douceur envahissante des lianes et du lierre qui rampent à l’entour d’un chêne et lui dispensent leur grâce en échange de son appui.

Comprenant qu’un travail exécuté en commun, sous la règle d’une organisation régulière, évite les dangers du surmenage, puisqu’il établit un maximum de dépense, ils réfugiaient ici leur être mol et mièvre, aux besoins de lâcheté tendre et de nonchalance luxueuse, cherchant à s’engourdir dans une existence douillette.

Oublieux d’un passé trouble, ces jeunes gens s’étaient transformés des pieds à la tête, avec une aisance habile de caméléon passant du fauve au vert émeraude. Sous la direction du comédien qui les éduquait, ils alliaient