Page:Marais - La Nièce de l'oncle Sam (Les Annales politiques et littéraires, en feuilleton, 4 août au 6 octobre), 1918.djvu/87

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au prestige du savant l’ascendant qu’il exerçait sur elle. Rien ne la défendait contre ce péril qu’aggravait au contraire la nationalité de son partenaire : à la place de Warton, un Français, dont l’attention galante s’éveille au premier signe, eût vite deviné les sentiments de Laurence. Mais l’Américain, dénué de fatuité, subissait le charme sans y songer, ne comprenant point que la jeune fille s’éprenait de lui et ne faisant rien pour réprimer cette attraction sournoise qui aimantait leurs pensées et resserrait chaque jour sa chaîne invisible.

Et puis, habitué au flirt de ses compatriotes, comment eût-il discerné l’amour sous la réserve et la simplicité de Laurence ? Accoutumé à la provocation féminine, pouvait-il analyser un sentiment secret qui s’ignorait lui-